Pendant mon séjour au Liban, je suis logée à Jounieh, une ville qui se trouve tout près de Beyrouth. Située au bord de la mer, elle s’est surtout construite ses trente dernières années, pendant la guerre, quand les civils quittaient les quartiers paralysés de la capitale pour s’implanter autour de la baie. Résultat, les immeubles ont poussé partout et le bord de mer, s’il n’a pas perdu son charme par endroits, n’a plus rien de sauvage. La montagne est tout proche et dès les premières pentes les maisons se sont multipliées, effaçant peu à peu les jardins d’orangers et de citronniers.
L’une des premières choses que vous serez amenés à faire ici, c’est de vous rendre au pied de la statue de la Vierge du Liban. Vous pouvez y aller en voiture (voire même à pied!) ou opter pour le téléphérique qui part de l’hôpital Saint-Louis. L’ascension vaut le coup, on a parfois l’impression que la cabine va heurter les immeubles construits en contrebas et dont l’édification semble s’être faite en dépit de toute règle ! Une fois la ville dépassée, la forêt commence avant de laisser place à la grande esplanade où se trouve la cathédrale maronite. Le sanctuaire est à Harissa et est fréquenté toute l’année autant par les touristes que les libanais, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. La vue sur Jounieh est à couper le souffle. L’entrée est libre. Le site a été construit en 1904 pour le 50ème anniversaire du dogme de l’Immaculée Conception et la statue inaugurée quatre ans plus tard. Dans sa base se cache une petite chapelle. La cathédrale est moderne, bâtie de béton et de verre.
Nous nous sommes ensuite rendus à Nahr el-Kelb, à une quinzaine de kilomètres de là . Il s’agit à la fois d’une vallée et d’un fleuve, tout près de la grotte de Jeita que j’évoquais l’autre jour. On y trouve plusieurs sites archéologiques, dont des stèles inscrites dans la liste Mémoire du monde de l’UNESCO. Plus haut, Qalaat Faqra offre quelques ruines de temples romains. C’est un lieu passionnant qui commémore les hauts faits des différents peuples passés par le Liban. En effet, cette barrière rocheuse réputée très difficile à franchir accueille depuis des millénaires des gravures de conquérants parvenus jusqu’ici, de Ramsès II à Napoléon III en passant par Nabuchodonosor et les anglais.
 Les stèles sont inscrites dans plusieurs langues : une est par exemple rédigée en babylonien et date de 605-565 avant JC, mais certaines datent de l’époque de Ramsès II et sont très abimées. Il y en a 17 en tout, à découvrir au gré d’une petite balade originale puisque l’autoroute passe juste à côté, pour la tranquillité c’est raté ! Les deux dernières stèles offrent un panorama sur Beyrouth inoubliable, surtout si comme nous vous venez en fin d’après-midi quand le soleil se couche. Beit Chebab est un village voisin, assez intéressant pour ses artisans (plusieurs boutiques de poteries et tissus).
Passage obligé ensuite aux grottes de Jeita qui accueillent plus de 400 000 visiteurs chaque année. C’est un des sites touristiques les plus fréquentés. On ne peut pas prendre de photos de l’intérieur, ou bien très discrètement ! Le prix d’entrée est fixé à 18,150 LL soit environ 12$ pour la visite de la grotte supérieure (sorte d’immense cathédrale de près de 100 mètres de hauteur), et la grotte inférieure où l’on navigue sur une petite barque sur un lac bleu irréel.
Prochain arrêt, la Vallée de la Qadisha!