S’il est un endroit mythique au Liban, c’est bien Baalbek et ses ruines ! Il est impossible de visiter le pays sans y passer, même si ce fief du Hezbollah peut sembler difficile à atteindre ou que l’idée de se retrouver là -bas soit intimidante. En réalité il n’en est rien et si les évènements ici vous en laissent la possibilité, allez-y sans hésiter !
La ville se trouve dans la Bekaa, au nord, à un peu plus de 1000 mètres d’altitude, sur les pentes de l’Anti-Liban dont je vous ai déjà un peu parlé. Elle est relativement peuplée et compte quelques camps de réfugiés palestiniens au sud de la cité.
Le monument emblématique de Baalbek est son acropole, une œuvre construite par les Romains en hommage au Dieu Soleil et dont la taille gigantesque permet à une légende de se développer selon laquelle il aurait fallu des géants pour en venir à bout ! Détruite et reconstruite plusieurs fois, cela fait aujourd’hui plus d’un siècle que de nombreux libanais tentent de lui redonner vie même si ces derniers temps, les efforts semblent quelque peu s’essouffler.
Depuis Beyrouth, comptez environ 2 heures en voiture pour rejoindre la ville distante de la capitale d’environ 80 kilomètres. Des embouteillages sont fréquents à la sortie de la ville mais aussi entre Zahlé et Chtaura, ensuite la route est facile. Celle-ci est entourée presque à perte de vue de terres cultivées, betteraves, vignes et pommes de terre en tête. On peut également opter pour un voyage en bus, la ville est bien desservie, mais c’est à vos risques et périls, la conduite des libanais pouvant être très … sportive. Le trajet coûte environ 5000 LL (soit 2,50€), oubliez le taxi qui vous coutera plus de 100 $.
Pour moi, il vaut mieux prévoir une journée à Baalbek et rentrer dormir à Beyrouth. Inutile de rester des heures sur place, contentez-vous de la visite du site et d’une dégustation de kebbé, la spécialité locale. Les ruines sont relativement mal indiquées, elles se trouvent sur la gauche lorsque l’on vient de Beyrouth. Un parking gratuit est à la disposition des visiteurs. On peut aussi se repérer grâce à la place Khalil Moutran, à 2 minutes du temple.
L’entrée est à 12000LL (environ 6€) et pour ce prix l’on a accès à tout le site. Il est possible de demander un guide (comptez alors 2 heures de visite), mais vous pouvez aussi vous balader librement. Entre mai et octobre, il peut faire très, très chaud, je vous conseille donc d’arriver tôt le matin (cela ouvre à 8h30), la balade risque autrement de virer au cauchemar, sans compter les bus de touristes qui débarquent aux alentours de 10h.
L’entrée du sanctuaire (propylées) se compose d’un immense escalier construit par les allemands autour de 1900. La cour hexagonale, en forme d’étoile, est superbe, tout comme la grande cour, la principale place de l’acropole, où les rites de purification avaient lieu.
Le temple de Jupiter est tout à fait unique de part sa beauté et sa taille et l’on raconte qu’il surpassait tous les autres. Des colonnes de plus de 20 mètres composaient l’édifice. Le temple de Bacchus est également superbe car très bien conservé. Long de « seulement » 68 mètres (rien par rapport à son voisin mais pourtant plus grand que le Parthénon d’Athènes), il est orné de jolis bas-reliefs. Entre les deux temples se trouve la Citadelle médiévale, le trilithon, le temple de Vénus ou encore le musée (juste avant la sortie du site) qui sont parmi les autres trésors à découvrir pendant la visite.
Une fois Baalbek terminée, plusieurs villages non loin méritent le détour, comme Qamout al-Hermel (et la pyramide de Hermel, dont on ne sait toujours pas exactement quel était le but) qui offre une jolie vue sur la plaine.
Nous avons fait une halte « rafting » à la rivière Al-Assi, l’une des plus propres du pays, et qui est aussi bordée de petits restaurants très sympas. Il est même possible d’y dormir pour rien du tout mais attention, les descentes ne se font qu’entre les mois d’avril et d’octobre.
Un monastère, celui de Saint-Maron (fondateur de la communauté maronite), se trouve dans la même zone et est formé de cavités ayant accueillies les disciples du moine.
Le coin est aussi connu pour ses nombreux chemins de randonnées (il est d’ailleurs possible de rejoindre les Cèdres), l’occasion de traverser de jolis villages de montagne et de tomber sur plusieurs temples en ruines (dont une colonne qui se dresse toujours près du village d’Iaat, 18 mètres de pierre au milieu de la plaine, tout à fait étonnant).