Il ne me reste que quelques jours à passer au Liban , il sera ensuite temps de s’envoler vers la France pour passer les fêtes de fin d’année en famille.
J’ai durant ces derniers jours continué à explorer ce pays extraordinaire et je voudrais aujourd’hui revenir sur l’une des plus belles excursions que j’ai faites, ma visite du village de Béchouat. Situé dans la Bekaa, l’endroit est célèbre pour son sanctuaire dédié à Notre-Dame et est devenu depuis plusieurs années un véritable lieu de pèlerinage. La raison: les miracles qui s’y seraient produits…
Lorsque nous sommes arrivés, la ville était en émoi et se préparait à accueillir une délégation religieuse. Il faut dire qu’elle se trouve dans la plaine orientale de la Békaa, une zone traditionnellement musulmane et non loin des montagnes de Syrie, et que si elle incarne à merveille ce Liban multiconfessionnel qui fonctionne quoi qu’on en pense, elle reste une petite ville chrétienne qui tente de développer le tourisme religieux qui jusqu’ici s’arrêtait à Baalbeck. Beaucoup d’enfants avaient revêtus leurs uniformes de scout et la fanfare attendait le signal pour jouer dans les petites rues.
La route depuis Edhen, où nous étions, est un peu longue (environ 2 heures car ça tourne pas mal), mais le paysage est tellement saisissant une fois que l’on a atteint le sommet de la montagne et que l’on redescend que l’on oublie très vite les virages, laissant notre regard se perdre au loin. L’espace a des allures de désert et pourtant on peut ça et là observer des pieds de vignes bien vert et quelques arbres! Pour rejoindre Béchouat, nous sommes passés du côté des Cèdres et de la station de ski du même nom. A cette époque il n’y avait pas encore de neige et certaines personnes s’élançaient depuis les sommets en parapente et autres deltaplanes, une expérience probablement grandiose étant donné la beauté du paysage. En continuant à grimper, on tombe une fois au sommet sur d’anciennes habitations de fortune ayant abritées entre autres des français entre les deux guerres, la Liban se trouvant alors sous mandat français, et mon guide m’explique qu’on les appelle encore “la chambre des français”.
Si l’on continue à “descendre”, la route mène jusqu’à Baalbeck, puis Zahlé, puis enfin Beyrouth.
Le village se compose de quelques habitations, de plusieurs boutiques près de l’entrée du sanctuaire et de jolis bâtiments construits dans le plus pur style architectural libanais.. En 2004, de nombreux témoignages de guérisons miraculeuses ont changé l’histoire de la ville qui voit aujourd’hui des libanais se rendre ici pour la journée, en espérant me dit-on voir la statue de la Vierge bouger, cligner des yeux ou encore desserrer les mains dans lesquelles elle tient une croix. On m’assure que c’est déjà arrivé et même si j’y reste un moment, je n’aurais pas la chance d’observer ce genre d’évènements cette fois-ci!
Juste à côté se trouvent “en libre service” une quantité de petites bougies, d’encens et de fins fils de coton blanc que l’on porte au poignet. Les libanais en rapporte à toute leur famille et leurs amis un peu dans l’esprit de l’eau de Lourdes.
La ville facilement accessible aujourd’hui ne bénéficiait pas il y a encore quelques années de routes goudronnées ou de poteaux électriques. Ces travaux ont participé à son développement, mais elle ne compte toujours que 500 habitants.